Connaissez-vous l’histoire des juifs de Posquières ?

Mais où est donc Posquières ?

C’était l’ancien nom de Vauvert et ce n’est qu’au cours du XIVe siècle que la renommée du sanctuaire de N.-D. du Val-Vert donna son nom au village de Posquières.

Mais, il convient de préciser qu’il est impropre de parler des juifs de Vauvert; ce sont les juifs de Posquières. Si bien qu’à l’étranger, dans le monde juif en particulier, Posquières est plus connu que Vauvert.

La présence de juifs à Posquières et la renommée de l’école rabbinique constituent un fait majeur de l’histoire de notre localité.

stèle posquières vauvert rue des bonnets carrés vauvert

13/082020

  • Abraham ben David (1125-1198)

La renommée de Posquières est surtout due à Abraham Ben David (Rabad de Posquières) qui était reconnu dans tout le monde juif de l’époque, c’est-à-dire le bassin méditerranéen et l’Europe, pour l’interprétation des textes sacrés. Chaque fois qu’il y avait une interrogation, un désaccord ou un problème d’interprétation son avis faisait autorité. Il était consulté par des personnes qui venaient par delà les frontières du royaume. En outre, il prodiguait un enseignement spirituel remarquable, et dans ce cadre, il recevait des étudiants et des savants de tous les pays d’Europe. Abraham Ben David fonde une école talmudique, célèbre dans toute l’Europe, où il enseigne les principes de foi du judaïsme ; il écrit des textes, des traités sur les préceptes religieux, sur la portée pratique de la Loi juive. Son œuvre la plus étudiée est le Livre des maîtres de l’âme, édité à Venise en 1602.

 

  • Isaac l’Aveugle (1165-1235)

Isaac l’Aveugle, est un des initiateurs de la Cabbale; il est même considéré comme le père de la Cabbale, une des grandes manifestations de la mystique juive dont l’objet est de percer la signification profonde des textes bibliques. Avec son neveu, Ascher Ben David, et son père Abraham Ben David de Posquières, ils forment le « triptyque » des « trois Ben David » qui va donner un essor extraordinaire à ce grand courant de la Tradition juive.

 

  • La communauté juive de Posquières

Nous n’avons pas de données précises sur la présence des juifs de Posquières mais plusieurs recoupements nous permettent de dire que leur installation s’est faite progressivement à partir du VIIIe siècle. Elle s’est accrue en 1140 avec l’exil des juifs andalous fuyant les persécutions almohades. En 1165, le voyageur itinérant juif, Benjamin de Tudèle, évaluait cette population à 40 familles, ce qui peut représenter approximativement 200 à 250 habitants. Au XIIIe siècle, la communauté a pu compter jusqu’à 400 habitants, soit une estimation d’un tiers de la population du bourg. A Posquières, les juifs vivaient dans le quartier situé sur les versants Sud et Sud-Est de la colline, à l’extérieur des murailles du château.

 

  • Le départ des juifs de Posquières

En 1306, lorsque Philippe Le Bel a chassé les juifs de son royaume, ceux de Posquières sont partis dans le Comté de Provence voisin, à Tarascon, notamment. Le Rhône faisait la limite entre le royaume de France et la Provence qui était terre d’Empire. Ensuite quand la Provence a été rattachée au royaume de France, les juifs se sont réfugiés dans le Comtat Venaissin (aujourd’hui le Vaucluse) qui appartenait au Pape.

 

  • Que reste t’il de Posquières ?

Il ne subsiste malheureusement pas de vestiges ou d’écrits sur l’implantation pourtant multiséculaire de la communauté juive. Seuls les noms de deux rues de notre localité, la rue des Juifs et la rue des Bonnets-Carrés (coiffes que portaient les professeurs d’Université au Moyen-Âge), témoignent de leur présence et situent le quartier dans lequel ils vivaient.

Afin de retrouver des traces de ce passé, des fouilles archéologiques ont été entreprises il y a quelques années et les vestiges d'un cimetière juif datant de l'époque médiévale a été découvert en bordure des rues Louis Aragon et du chemin des Grès, à l'est de la ville.

 

Une stèle commémorative, située rue Louis Aragon, a été installée par la commune, en 2019, pour signaler l’emplacement du cimetière.

 

Un grand merci à M.Teulade, le Président de la Société d'Histoire Posquières-Vauvert pour le contenu !